EVENEMENT LITTERAIRE LE 19 JUIN 2010 A 18H00

Publié le par librairielesinsolites.tanger

 

 

RENCONTRE AVEC MOKHTAR CHAOUI

ECRIVAIN TANGEROIS


AUTOUR DE SON DERNIER LIVRE

"A MES AMOURS TORDUES" publié aux éditions Afrique Orient

 

Cocktail et petits fours à partir de 18H00 le samedi 19 juin 2010 à la librairie les insolites.

 

 

PRESENTATION

 

Né à Tanger en 1964, actuellement enseignant-chercheur à l'université de Tétouan, auteur d'un premier roman au titre fort controversé "Permettez-moi, Madame, de vous répudier" Mokhtar Chaoui fait partie de la nouvelle génération d'écrivains tangérois qui clament haut et fort les dégâts et failles de leur société.

 

Son dernier roman, publié aux éditions Afrique Orient, "A mes amours tordues" s'en prend à tous les mythes fondateurs de la culture marocaine. Il semblerait que l'auteur ait décidé d'opérer un travail de sape de tous les piliers de la contemporanéité: l'image de la mère, le rôle pesant mais fondamental du père, les femmes, la religion, l'argent gagné facilement. S'il n'évite pas certains écueils de style, son ton extrêmement enlevé, son souffle colérique, donnent corps à un texte qui est un vrai plaidoyer pour la liberté.

 

Voilà un narrateur qui prévient le lecteur dès la première page:

 

"Mon livre sera aussi saccadé que mon existence;

Aussi invraisemblable que ma destinée;

Aussi imprévisible que ma fortune;

Aussi schizophrène que ma personne;

Aussi inachevé que ma vie."

 

Avec Mokhtar Chaoui, il faut s'attendre à être chahuté, à en prendre plein la "gueule", il faut pouvoir tolérer la critique de nos tares et travers. Il décrit, non sans humour, les frasques d'un marocain de son époque, en prise avec l'intolérance, les excès, le désir de se perfectionner sans jamais y parvenir, sa propre mesquinerie, ses délires sexuels. Son livre recèle quelques passages d'une lucidité implacable, effrayante même et annonce une voie artistique sans détours.

 

Extrait:

 

"Dis-moi, mère! Pourquoi les épouses marocaines finissent-elles toujours par exécrer leur époux? Si je te pose cette question, c'est parce qu'il m'a été donné de constater cette haine partout où je vais. A l'instar de toutes les marocaines, tu as été éduquée dans la méfiance. Vos mères, qui avaient, elles aussi, subi la même éducation, vous décrivaient l'homme comme un ogre. "Ton fils tel que tu l'as éduqué et ton mari tel que tu l'as dressé", n'est ce pas l'adage que vous vous passez, entre vous les femmes, à longueur d'années? Combien de fois, n'avais-je pas entendu ces paroles de toutes les bouches féminines, et surtout de la tienne. […] D'après toi, notre père avait tous les torts. […] Si un accident survient dans le quartier, c'est la faute de mon père. Si un immeuble s'effondre à Rabat, Casa, Tanger, Oujda ou Lagouira, c'est la faute à  mon père. Le tremblement de terre d'El Hoceima, c'est la faute à mon père. Les avalanches en Himalaya, c'est la faute à mon père. Les inondations en Indonésie, c'est la faute à mon père. L'holocauste, c'est la faute à mon père. Sabra et chatila, c'est la faute à mon père. Le 11 septembre, le 16 mai, c'est aussi la faute à mon père. Si Dieu est silencieux, c'est la faute à mon père. Si Satan existe, c'est la faute à mon père. Si le diable n'existait pas, tu l'aurais incarné en mon père."

 

 

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Mokhtar Chaoui à la librairie les insolites (photo de Hicham Gardaf)

 

 

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E
<br /> j'arriverai bien un jour à piquer au passage un des petits fours et t'embrasser... fière de Toi.<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> ma Emma, mai fut trop plein pour me voir débarquer à Paris et admirer ta prestation, mais juillet sera mon mois "capitale", pourvu que tu y soies, je meurs d'envie de te voir et te prendre dans<br /> mes bras!!!<br /> <br /> <br /> <br />